de Shawn
ACHOR
(Résumé) Vous découvrirez dans ce livre qu’être
optimiste ne veut pas seulement dire qu’on voit le verre à moitié plein. C’est
d’abord et avant tout le meilleur moyen d’être heureux, et la chose la plus
intelligente à faire pour améliorer sa vie. Vous découvrirez aussi les sept
techniques très efficaces pour améliorer fondamentalement votre vie et faire de
vous un optimiste contagieux :
1. l’atout bonheur ;
2. le point d’appui et le levier ;
3. l’effet Tetris ;
4. le rebond ;
5. le cercle de Zorro ;
6. la règle des 20 secondes ;
7. l’investissement social.
La société apprend que le dur labeur mène à la
réussite, qui elle-même apporte le bonheur. Cette démonstration est fausse et
handicapante : le cerveau humain ne fonctionne pas ainsi, car le bonheur
précède toujours la réussite. Apprendre à être heureux est donc non seulement
le but, mais aussi le point de départ de toute amélioration de sa vie.
L’atout
bonheur
L’une des découvertes fondamentales de la
psychologie positive est que le bonheur est un atout, non seulement en termes
de bien-être intérieur, mais aussi de productivité et performance, de santé et
longévité, de créativité et de fonctionnement général.
Rechercher le succès d’abord, pour atteindre le
bonheur ensuite, est totalement contre-productif : c’est l’inverse qui est
efficace. Le cerveau se surpasse quand il est positif et non lorsqu’il est
neutre ou négatif ; aussi, le meilleur moyen d’avoir du succès est d’être
heureux. Un fait démontré par les expériences effectuées sur les étudiants
d’Harvard et cadres de la finance, qui s’accordent toutes à dire que serrer les
dents et faire des efforts pour atteindre ses buts, en oubliant d’être heureux
— qui est souvent considéré comme une perte de temps, un luxe ou de la
fainéantise — conduit à la souffrance, à l’insuccès, voire à la dépression.
Nous avons tendance à oublier que chacun est juge
de ce qui le rend heureux, même si certaines notions sont communes à tous : la
majorité des chercheurs parlent d’une “humeur positive du présent alliée à une
représentation positive de l’avenir”, un état qui lie “le plaisir, l’engagement
et le sens”, “la joie ressentie quand on s’efforce de réaliser son potentiel”.
Le bonheur a donc de multiples facettes : joie, gratitude, sérénité, intérêt,
espoir, fierté, amusement, inspiration, vénération et amour, qui permettent de
paramétrer son propre “atout bonheur”. Ces petites sources de bienfait sont
l’exemple que le bonheur n’est pas un état lointain et inatteignable. Même les
plus infimes instants de plaisir permettent d’augmenter son bonheur et donc sa
productivité.
Il a été démontré, par exemple, que des médecins
réalisaient des diagnostics 20% plus fiables dès lors qu’on leur proposait des
friandises avant l’expérience. De même, les entreprises à succès (Google,
Patagonia, Virgin, Yahoo ! ou même l’armée) ont bien compris que leur succès
dépendait du bonheur de leurs employés et ne ménagent pas leurs efforts pour
les féliciter et les contenter. Sur ce point, la façon d’exprimer ses remarques
est aussi importante, sinon plus, que la teneur du propos — selon la ligne de
Losada, il faut trois remarques positives pour contrer les effets d’une seule
remarque négative, une technique qui résulte en un dépassement des équipes 6
fois sur 7, et en des gains de productivité décuplés.
Comme souligné plus haut, les petits plaisirs
quotidiens sont le carburant du fonctionnement positif du cerveau : il convient
de ne surtout pas les négliger. Les pensées négatives ont servi, au cours de
l’histoire de l’évolution, à contrer le stress : elles incitent à combattre ou
à fuir. Dans le monde actuel, les pensées négatives ne sont plus adaptées pour
trouver les solutions nécessaires. De fait, un cerveau trop prompt à les
accueillir ne peut évoluer. C’est pourquoi les “amorçages de positivité” avant
une épreuve sont bien plus favorables à la réussite que toute autre
considération. Par exemple, visualiser sa réussite, se remémorer ses exploits
passés ou pratiquer une activité de détente sans rapport avec les circonstances
sont des moyens fiables pour désamorcer le stress et la négativité, et préparer
le cerveau à être plus performant.
Enfin, chacun a son propre niveau de bonheur
médian, mais par des efforts calculés, il est possible d’élever ce niveau de
manière durable. Déterminer les activités qui vous donnent le sourire et vous
font du bien est fondamental pour progresser sur ce point. Vous pouvez, par
exemple : méditer, penser à un plaisir à venir, accomplir des actes de bonté,
insuffler de la positivité autour de vous, sortir prendre le soleil, passer
moins de temps devant la télévision, faire de l’exercice, dépenser de l’argent
pour faire de nouvelles expériences plutôt que pour acquérir des objets,
utiliser vos forces et dons personnels et les utiliser différemment de
d’habitude — viasurvey.org peut déterminer vos 5 forces principales.
Le point
d’appui et le levier
Le cerveau est incapable de traiter toutes les
informations perçues. Il fait un choix d’interprétation à chaque instant, et sa
vision du monde est par conséquent éminemment subjective. Il dépend de chacun
de modifier son filtre de perception de manière plus positive : des
scientifiques ont fait rajeunir des vieillards en les mettant en situation
d’agir comme s’ils avaient plusieurs dizaines d’années de moins. De même, la
durée du temps perçue fluctue selon qu’on s’amuse ou non, et l’effet placebo
provoque des modifications physiques par la force de la conviction.
Archimède aurait dit : “Donnez-moi un levier
assez long et un point d’appui sur lequel le placer et je soulèverai le monde.”
Le cerveau fonctionne de la même manière : les résultats dépendent de la
longueur du levier — la puissance et la capacité dont on pense pouvoir disposer
— et du point d’appui — l’état d’esprit avec lequel on génère le pouvoir de
changer. Il est moins utile de multiplier les efforts que de déplacer le point
d’appui vers plus de positivité pour permettre au levier d’exercer sa pleine
efficacité.
Les scientifiques se sont en effet aperçus que la
prévision d’un événement par le cerveau produit les mêmes effets neurologiques
que si l’événement s’était réellement produit. En d’autres termes, la
représentation mentale des activités, plus que les activités elles-mêmes, détermine
la réalité dans laquelle chaque Homme vit. Décider qu'une chose est ennuyeuse
la rendra ennuyeuse ; considérer que chaque instant passé à ne pas travailler
est non productif, alors il sera perçu comme une perte de temps. À l’inverse,
le temps passé au bureau peut être un véritable calvaire dès lors qu’on décide
que le travail effectué est ennuyeux et dénué de sens.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, il a été
prouvé que les circonstances extérieures ne font que 10% de notre bonheur
total. En effet, un employé malheureux peut trouver de la satisfaction rien
qu'en changeant son état d'esprit. Trouver du sens à ce que l’on fait au
travail permet de passer de l’état d’esprit “emploi = salaire”, à celui de
carrière (emploi = avancement) ou même à celui de vocation (emploi = sens). Le
déplacement du point d’appui vers plus de positivité permet ces modifications
de perception dans chaque domaine de la vie.
Voici quelques moyens d’y
arriver plus facilement :
- se concentrer sur les talents qu’on possède
déjà et adéquats à la situation plutôt que de se focaliser sur les compétences
manquantes ;
- être convaincu qu'on peut les améliorer — un
esprit obsédé par ses convictions et capacités n’est plus malléable et ne
progresse plus, alors que la vie et les perceptions sont en constante mutation.
Tout peut être modifié et amélioré ;
- lister tous les points positifs de son travail
jusqu'à trouver un ou des points signifiants et concordants avec ses buts et
ses conceptions plus générales. Par exemple, un agent d’entretien dans un
hôpital peut trouver un sens positif à son travail en prenant conscience que
les patients seront plus aptes à gérer leur maladie si tout est propre autour
d’eux.
Les attentes et conceptions que nous avons de
nous-mêmes et des autres tendent toujours à se matérialiser. Par exemple, les
employés calquent leur motivation sur les attentes de l'employeur : si celui-ci
est négatif, il aura des salariés négatifs. S’il est dynamique et positif, les
employés seront eux aussi plus épanouis — et donc plus productifs. Réfléchir à
comment agir, parler et transmettre sa positivité, est donc essentiel pour un
management efficace, et pour la vie en général.
L’effet Tetris
Il a été démontré que des joueurs qui passent
beaucoup de temps à jouer à Tetris sont victimes d'une image rémanente
cognitive, c'est-à-dire qu’ils commencent bientôt à voir tout autour d’eux,
dans la vie réelle, des possibilités d’emboîtement des objets et des
possibilités absurdes de combinaisons. Ils créent en effet par ce biais un
nouveau câblage de leurs neurones, qui modifie leur perception du monde et les
amène à voir partout des briques et des possibilités de jeu.
Si être négatif et repérer les erreurs est très
utile dans le monde de l'entreprise, car cette façon de faire permet
d’anticiper et d'éviter les problèmes, le problème est que cette réaction se
transforme en effet Tetris : cette façon de faire devient bientôt une habitude
et la recherche de dangers un réflexe, qui rend incapable de percevoir les
aspects positifs. Les conseillers fiscaux et les avocats y sont régulièrement
sujets, mais toute profession déforme notre perception. Ces réflexes utiles,
mais dommageables pour un plus grand bonheur et une meilleure productivité, ne
sont pas une fatalité. Le cerveau peut être modifié et prendre l’habitude de
trouver du positif et des possibilités latentes dans chaque situation.
En effet, ce qui est vu n'est qu'une question de
priorité : l’expérience est en fin de compte ce à quoi on accorde son
attention. Le cerveau traite tout ce qui n'est pas prioritaire comme le ferait
une boîte mail avec des spams : si on ne se concentre pas sur les choses
positives, elles seront tout simplement oblitérées de notre perception et
deviendront invisibles. Les possibilités latentes et les occasions seront tout
simplement perdues. À l'inverse, ce sur quoi nous nous concentrons et qui est
recherché devient rapidement évident.
Voici quelques outils pour développer son propre
effet Tetris positif :
- se concentrer sur ce qui apporte bonheur,
gratitude et optimisme ;
- dresser une liste quotidienne des aspects
positifs de son emploi, de sa carrière et de sa vie ;
- 5 minutes par jour, trouver trois choses
positives ou faire un résumé positif suffisent à restructurer le cerveau selon
de nouveaux filtres. Cela doit devenir une habitude : il est nécessaire de
répéter et ritualiser la tâche.
Il ne s'agit pas bien sûr de devenir béatement
positif et de voir la vie en rose, coûte que coûte, mais de donner la priorité
au positif, pour ne pas exclure les multiples effets bénéfiques qu’il amène
avec lui.
Le rebond
Un état d’esprit positif n’est pas seulement la
meilleure manière possible pour gérer le quotidien, il sert également et en
premier lieu dans le cas de crises, d’échecs et de traumatismes. Quand ce genre
d’événements malheureux se produisent, trois possibilités s’offrent à vous :
1. être encore plus mal et ne trouver aucune
solution, en imaginant un futur encore plus noir et plus triste ;
2. passer outre avec résilience et tenter de
revenir au statu quo, si cela est encore possible ;
3. apprendre de l’expérience, et changer en
devenant plus fort et plus compétent.
La maxime “ce qui ne nous tue pas nous rend plus
fort” est tout à fait exacte. La difficulté réside dans le fait qu'en période
de crise cette troisième possibilité disparaît. La seule manière de la
retrouver est de considérer l'échec comme une opportunité de croissance, car si
la crise est considérée comme la pire chose qui pouvait arriver, elle le
deviendra effectivement. Il faut trouver la force de remonter, non pas malgré
les problèmes, mais bien plutôt grâce à eux. La volonté de déceler du positif
dans cette nouvelle situation est essentiel pour y arriver. Nombre d’hommes
célèbres ont connu plusieurs échecs avant de percer, pléthore de grandes
entreprises ont profité des crises économiques pour changer leur mode de
fonctionnement et rebondir avec encore plus d’efficacité.
Parfois, l'événement est si stressant qu'il est
impossible d'imaginer d'autres voies que celles qui mènent à encore plus de
souffrances. Dans ces cas-là, il est facile de baisser les bras et d’admettre
son impuissance, qui envahit bientôt tous les secteurs de sa vie : c’est la
définition même du pessimisme et de la dépression.
Que faut-il faire face à la difficulté ? Dans ces
cas de figure, le cerveau invente toujours une hypothèse d’interprétation de la
situation, soit en fonction de ce qui aurait pu être pire, soit de ce qui
aurait pu être mieux, en comparaison. Les cerveaux des personnes optimistes
choisissent la première hypothèse. De plus, un optimiste considère la
difficulté comme ponctuelle et localisée, alors qu'un pessimiste la perçoit
comme permanente et globale. Il ne faut pas oublier que la psyché humaine est
bien plus résistante aux épreuves que ce que l'on pense généralement. L’idée
qu'on se fait du malheur est quasiment toujours plus importante que la réaction
une fois que l'événement s'est réellement produit : l'Homme est capable de
survivre à presque tout, mais est peu conscient de sa propre psychologie.
Le cercle
de Zorro
Dans le film “Le Masque de Zorro” avec Antonio
Banderas, le vieux Zorro prend sous son aile un jeune homme fougueux mais
abattu, et lui apprend peu à peu à maîtriser ses émotions et l’art de l’épée.
Il lui ordonne de se battre dans des cercles d’escrime toujours plus vastes au
fur et à mesure de ses progrès, jusqu’à ce qu’il soit assez fort pour remplacer
le vieux maître et devenir le nouveau Zorro. L’auteur y voit une métaphore de
ce qu’il convient de faire dans les situations stressantes pour reprendre le
contrôle : se concentrer sur des objectifs modestes et réalisables.
Le sentiment de contrôle de sa vie ou d’une
situation est un moteur très puissant du bonheur, car il suffit d’un domaine
dans lequel ce sentiment de contrôle s’exerce pour qu’il influence positivement
tous les autres. Que le contrôle soit réel importe peu : c’est l’impression de
contrôle subjective qui compte. On appelle cet état un locus de contrôle
interne, par opposition à un locus de contrôle externe, qui donne l’impression
de subir les événements décidés par d’autres et conduit à l’impuissance, à la
frustration et à une baisse de motivation.
En d’autres termes, plus un individu vit dans son
cercle de Zorro, c'est-à-dire de responsabilité, d’action et d’amélioration personnelle,
plus il est heureux et a des chances de se rapprocher de la réussite. Plus, au
contraire, il dépend des autres ou pense que c’est de leur faute, et plus il
devient malheureux. Les médecins ont prouvé par exemple que ressentir un manque
de contrôle vis-à-vis de la pression subie au travail était un facteur de
maladie cardiaque, aussi important que l’hypertension artérielle. De même,
donner aux pensionnaires d’une maison de retraite un peu plus de contrôle, en
leur demandant de s’occuper des plantes, par exemple, diminue leur taux de
mortalité de moitié. On peut difficilement faire plus petit comme cercle de
contrôle et pourtant, les effets sont exponentiels.
Le stress provoqué par des facteurs externes
s’explique aisément par l’évolution : en cas de danger, le cortisone donne le
signal d’alarme et entraîne la fuite ou le combat. L’instinct l’emporte sur la
pensée. Au contraire, les personnes qui résistent le mieux au stress savent
faire taire très rapidement leurs réactions instinctives et sont mieux à même
de trouver des solutions. On s’imagine que l’Homme est rationnel, mais en
réalité, c’est tout le contraire : les réactions émotionnelles et instinctives
dominent le monde, de la bourse aux crises financières, jusqu’à la sensation
d’être pris au piège dans un bouchon. Celui qui apprend à regagner le contrôle
possède un avantage concurrentiel très important.
Dans les faits, comment éviter de passer en mode
instinctif sous la pression ? La première chose à faire est de mettre des mots
sur ce qu’on ressent, par écrit ou dans le cadre d’une conversation. La seconde
est de lister les aspects qui dépendent de son contrôle et celles qui sont en
dehors. Enfin, il faut déterminer un objectif modeste, qui est encore sous
contrôle. Viser trop haut dès le départ engendre la frustration et l’échec.
Mieux vaut agir comme la ville de New-York, qui a drastiquement réduit la
criminalité endémique dans les années 1980 et 1990 en appliquant ce principe,
et en commençant par réparer les vitres brisées et nettoyer les graffitis dans
le métro, un modeste effort de discipline qui s’est bientôt propagé à tous les
niveaux : les petites victoires font les grandes réussites.
La règle
des 20 secondes
Il est facile d’avoir conscience de la bonne
décision à prendre, mais autrement plus compliqué de transformer cette
connaissance en action. Ainsi, les nouvelles habitudes sont faciles à initier,
mais difficiles à conserver : la raison en est que l'Homme est une
superposition d'habitudes automatiques déjà en place. Elles permettent à la vie
de se dérouler sans demander une trop grande énergie en attention. Toutefois,
elles se dressent sur le chemin des nouvelles habitudes.
Se forcer à appliquer une nouvelle règle ou un
nouveau comportement en comptant sur sa seule volonté ne peut mener qu’à
l'échec. Ceux qui suivent régime sur régime en connaissent la difficulté :
résister à la tentation est facile au début, mais de plus en plus difficile au
fur et à mesure que les jours passent. En effet, la volonté n'est pas infinie :
plus elle est utilisée, et plus elle s'use. Dans le monde du travail, la
volonté et la maîtrise de soi sont mises à rude épreuve toute au long de la
journée. Il n'est donc guère étonnant que la relâche survienne dès que
l’occasion se présente : la volonté est épuisée.
Les activités passives (regarder la télé, aller
sur Facebook, etc.) n'apportent du bonheur que durant les 30 premières minutes.
Ensuite, c'est de l'apathie psychique qui paralyse toute action et créativité.
À l'inverse, les activités actives sont plus difficiles à mettre en place, mais
apportent plus en termes d'accomplissement de soi. Malgré tout, les activités
passives sont privilégiées, car elles empruntent le chemin de moindre résistance,
qui nécessite moins d'énergie et de volonté.
L'industrie du commerce a bien compris ce
principe et facilite certains comportements (mettre les produits les plus chers
à hauteur de main, proposer des forfaits tout compris, mettre des publicités où
il est le plus facile de regarder, etc.). En revanche, elle rend difficile ce
qui nécessite un effort (se désabonner d'une liste de diffusion ou renvoyer des
coupons de réduction, par exemple). Consulter Internet ou son smartphone pour
trouver des informations ou vérifier ses emails est extrêmement facile. Ce ne
sont pas ces activités en elles-mêmes qui sont contre-productives, mais la
facilité avec laquelle il est possible d’y accéder. L’énergie d'activation
étant pratiquement nulle, il est très facile de s’y perdre et de gaspiller son
énergie.
Toute habitude désirable doit donc être mise en
place en diminuant son énergie d'activation, c'est-à-dire en étant facilement
accessible ou engendrée en moins de 20 secondes, et toute habitude négative
doit être rendue plus difficile à activer, au minimum plus de 20 secondes. En
parallèle, il est nécessaire de réduire le nombre de choix à faire dans la
journée, car comme la volonté, la prise de décision a une énergie limitée. Être
attentif à ne pas la gaspiller sur des choix sans intérêt et la concentrer sur
ce qui compte vraiment est essentiel. Plus une habitude est difficile à
prendre, et plus les choix à prendre pour sa mise en place doivent être
simplifiés (comme dormir en tenue de sport pour aller courir dès le lever).
Préparer des règles de choix en amont permet de gagner de l'énergie et du temps
(ne jamais conduire après avoir bu plus d'un verre, vérifier ses emails une
seule fois par heure, etc.). Indépendamment de tout effort de volonté,
l'inconscient se chargera alors rapidement d’aller vers ce qui est plus facile
et rapide, en l’occurrence les nouvelles habitudes mises en place.
L'investissement
social
En cas de menace ou de défi inattendu, il est
tentant de gérer la situation en solitaire. C'est pourtant le contraire qu’il
faut faire : s’en remettre aux personnes qui nous entourent est la meilleure
des stratégies.
Rien n'est plus important que ce qu’on a tendance
à abandonner en cas de crise : le soutien social. Par exemple, travailler
beaucoup, seul et tard avant une échéance importante, et se consacrer
entièrement à la productivité, est la pire manière de faire. Après avoir suivi
durant plusieurs années les étudiants de Harvard, l’auteur s’est aperçu que
ceux qui s’isolent, pressés par le temps et la concurrence, bien qu’ils soient
dotés d’une volonté tenace, sont les premiers, paradoxalement, à céder et à
perdre leurs moyens.
Les relations sociales sont l'investissement le
plus rentable dans l'atout bonheur. Plusieurs études faites sur les mêmes
individus en un temps donné concluent que l’interaction avec les autres est un
facteur essentiel du bonheur : la qualité du soutien social est un indicateur
plus important que tout autre. Plus on bénéficie de soutien social, et plus on
est heureux et en meilleure santé. L’Homme est psychologiquement et
biologiquement un animal social, même s’il s’en défend : il est fait pour
rechercher la compagnie des autres.
Les relations sociales font office de bouclier
contre les agressions de toutes sortes, offrant plus de temps et de latitude à
l’individu protégé pour trouver des solutions. La société a beau privilégier
l'individualisme, même la réussite des plus grands hommes est très souvent liée
à la qualité de leur entourage.
De plus, les liens sociaux n'ont pas besoin d'être
profonds pour avoir des effets positifs : une simple conversation de qualité
suffit à en engendrer beaucoup. Des contacts informels et réguliers entre les
équipes de travail augmentent la compétitivité dans de nombreuses entreprises.
Ainsi, la qualité des relations patron/employé est déterminante pour la
productivité et la motivation au travail. En fait, tout ce qui rapproche les
membres d’une équipe et améliore la solidité sociale et le rapport hiérarchique
conduit à de meilleurs résultats, mais la plupart des dirigeants continuent
d’ignorer ce point fondamental à leurs dépens, considérant que les activités
annexes à la productivité pure sont des pertes de temps.
Paradoxalement, c'est la façon dont on soutient
quelqu’un dans les bons moments, plus que dans les mauvais, qui détermine la
force d'une relation. Faire preuve de respect mutuel et être authentique en se
réjouissant pour la personne suffit à créer ce rapport positif. Le lien social
est comme la première ligne de défense du quaterback en football américain : on
ne peut se défendre de tout par soi-même, mais on peut investir dans sa ligne
de défense en améliorant ses liens sociaux.
Conclusion
Ces principes de positivité ne sont pas
indépendants l’un de l’autre, au contraire, plus vous mettrez en action
certains d’entre eux, et plus les autres se feront naturellement, car
l’optimisme est une synergie, qui se multiplie quand on l’utilise. Les
conséquences seront multiples, non seulement pour vous-même, mais aussi pour
votre entourage. En effet, par un effet de mimétisme inconscient déclenché par
les neurones miroirs, l'ensemble des personnes côtoyées bénéficieront des
changements positifs nouvellement acquis et les imiteront. L'optimisme, tel le
virus, est contagieux, pour le plus grand bonheur et la réussite de tous.
Ce qu’il faut retenir de la lecture de ce résumé
:
- être heureux donne un avantage concurrentiel
évident et mène à la réussite ;
- il est possible, à tout moment, de rendre son
état d’esprit plus positif ;
- chercher et se concentrer sur le positif permet
d’habituer le cerveau à le faire ;
- considérer les échecs comme des opportunités
permet de rebondir ;
- commencer par petit et facile est un bon moyen
de récupérer le sentiment de contrôle ;
- le cerveau prend toujours le chemin du moindre
effort, la volonté n’est pas un facteur de réussite ;
- renforcer ses liens sociaux est un excellent
investissement.
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